Disputée entre Annemasse et Morzine avec 157 km et 4 100 mètres de dénivelé positif à parcourir sur les routes de Haute Savoie, la 31e édition de L’Étape du Tour de France a offert à tous les participants une journée hors norme. Sous un soleil éclatant, tous ont vécu une expérience unique sur le même tracé qu’emprunteront les professionnels pour la 14e étape du Tour de France, samedi 15 juillet prochain.
- 16 000 inscrits pour la 31e édition de L’Étape du Tour de France entre Annemasse et Morzine
- Le Français Artus Jaladeau et la Tchèque Martina Sablikova s’imposent
- 92 nationalités au départ avec 45% de néo-participants
- Les biathlètes de l’équipe de France dans le top 300
- Grands champions ou amateurs, pour tous la même fierté
Sur la ligne d’arrivée de la 31e édition de L’Étape du Tour de France, des poings serrés, des bras levés, des lunettes qui peinent à cacher quelques larmes et puis des cris, de rage, de joie, de libération. Qu’ils aient pédalé pendant 5, 6, 7 et parfois même plus de 10 heures, tous les finishers ont vécu une journée d’une dimension extrême.
Partis en tout début de matinée d’Annemasse, ils se sont d’abord lancés dans le col de Saxel. Une entame en douceur avec une pente moyenne autour de 4% en guise de mise en jambes. Une rapide descente puis la route s’est à nouveau dressée avec trois cols de 1ère catégorie, le col de Cou (7 km à 7,7 %), le col de Feu (5,9 km à 7,9 %) et enfin le long col de la Ramaz (13,9 km à 7,1 %).
Dans les moments les plus durs, beaucoup ont levé la tête et laissé leur regard s’échapper pour profiter des panoramas exceptionnels de Haute Savoie. D’abord le Lac Léman puis un peu plus tard le Mont-Blanc enneigé et sublimement éclairé. Avec le privilège de rouler sur des routes entièrement fermées à la circulation. Unique. Dans le long col de Ramaz, les coureurs ont même pu réviser l’histoire du cyclisme avec, tout au long de la montée, les panneaux rendant hommage à tous les grands vainqueurs du Tour de France. L’illusion d’avoir Bobet, Anquetil, Hinault, Merckx, Bahamontes, Fignon, Indurain et tant d’autres à ses côtés. Précieux renforts.
ARTUS JALADEAU ET MARTINA SABLIKOVA VAINQUEURS
Loin devant, le Français Artus Jaladeau n’a eu besoin que de 4h31’28’’ pour franchir la ligne et inscrire son nom au palmarès. En 5h19’39’’, la Tchèque Martina Sablikova l’a imité dans la course féminine. Mais au cœur du peloton, le chrono n’est souvent qu’un accessoire, juste un moyen de garder sa trace. Peut-être même de l’encadrer. Venus de tous les continents (92 nationalités représentées, 30 % des coureurs sont étrangers), qu’ils soient des habitués ou pour la première fois sur l’événement (45% de néo-participants), leurs seuls objectifs se résumaient à la ligne d’arrivée, la médaille, les souvenirs, le plaisir… et la fierté de pouvoir dire : « je l’ai fait ».
À CHACUN SON CHALLENGE
Delphine est venue de Manosque pour sa première expérience sur L’Étape du Tour de France. « C’est dur mais c’est un régal d’avoir les routes fermées, explique-t-elle. L’ambiance est vraiment super. On a parfois l’impression d’être sur le Tour de France avec les habitants des villages traversés qui nous encouragent et jouent vraiment le jeu. »
Anthony est venu de Quimper et ne peut plus s’empêcher de sourire après un peu plus de 9 heures d’effort. « L’Étape du Tour de France, j’en rêvais depuis des années, explique le Breton. Je me suis donné les moyens de réussir en suivant les plans et guides proposés sur le site internet. J’ai écouté tous les conseils des pros, notamment sur l’alimentation ou encore sur la gestion des derniers jours avant le départ. Je ne voulais rien regretter. Dans la descente vers l’arrivée, j’ai repensé à tout ça et ça m’a fait monter les larmes. Un immense merci pour cette expérience unique. »
Au cœur du peloton, Damien Lustre est l’un des 300 « Coureurs du Cœur » aux couleurs de l’Association Mécénat Chirurgie Cardiaque. « Le parcours est formidable et le faire avec un dossard solidaire, ça donne vraiment un sens, explique le coureur venu du Pas-de-Calais. Quand on manque de force, on sait pour qui on le fait. »
DES SPORTIFS QUI RÉPONDENT PRÉSENTS
En plein cœur de la journée, tous ont attaqué l’ultime effort : l’ascension du col de Joux Plane classé hors catégorie avec ses 11,6 km à 8,5% de moyenne et des passages à plus de 12% (les temps étaient arrêtés au sommet du col de Joux Plane pour permettre aux coureurs d’assurer leur descente vers Morzine sans prendre de risques). Quelques grands noms du sport français se sont joints aux amateurs. Lui aussi engagé avec les « coureurs du Cœur », Antoine Dénériaz, champion olympique de descente en 2006 est de ceux-là (7h27). Les biathlètes de l’équipe de France se sont illustrés avec Loïs Habert (5h12, top 100), Fabien Claude (5h24), Émilien Jacquelin (5h33) et Antonin Guigonnat (5h34), tous entre la 200e et 300e place. Le champion de moto Loris Baz a lui terminé en 6h31. Parmi les belles histoires, celle du triathlète français Tom Lecomte, parmi les meilleurs du monde sur longue distance, très grièvement blessé il y a pratiquement un an dans un accident de la route. Les médecins lui avaient annoncé que pouvoir à nouveau marcher serait déjà un exploit. Ce dimanche, il a remis son premier dossard et a terminé en 6h12 !
L’ÉTAPE DU TOUR DE FRANCE : UN RENDEZ-VOUS INTERNATIONAL
Sur la ligne d’arrivée, des champions mais surtout beaucoup d’amateurs. Parfois venus de très loin. Le Norvégien Anders Tonsager, finisher en plus de 6h30, admire sa médaille, sa troisième sur L’Étape du Tour de France. « Oh qu’il a fait chaud et que la dernière montée était difficile, souffle-t-il. En Norvège on n’a pas l’habitude. Notre truc, c’est plutôt le ski et ce n’est pas la meilleure façon de s’entraîner pour une épreuve comme ça. Mais c’est fantastique. Je prends même le temps de faire des photos, de les envoyer en Norvège et tout le monde m’envie ! »
Samedi, les coureurs professionnels du Tour de France emprunteront le même parcours. Sur le bord de la route ou devant leur écran, nul doute que beaucoup des participants de cette 31e édition de L’Étape du Tour de France revivront le moment intensément. Peut-être avec la médaille de finisher autour du cou mais sans aucun doute des souvenirs plein la tête !